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Vocabulaire

Dans La Ligne générale, deux frères décident de partager leur terre. La femme et les enfants de l’un des deux hommes observent la mise en œuvre de cette séparation.

Le montage de cette séquence s’articule autour du mouvement de la scie manipulée par les deux frères et met en évidence la de leur geste.
Le associe des mouvements à la fois répétitifs et – ils partent dans des contraires, ce qui renforce l’idée d’un morcellement.

L’insertion de plans sur le visage de la femme levant les yeux vers les deux hommes provoque un au sein de ces formes répétées et fragmentées : l’ovale de son visage presque immobile s’oppose aux mouvements tranchants de la scie. L’effet de contraste est également d’ordre  : en effet, les plans sur la femme spectatrice sont plus que ceux sur la scie, avec lesquels ils alternent et raccordent via son .
Cette frénésie manuelle est mise en évidence par des plans non seulement répétitifs mais aussi de plus en plus sur les hommes qui produisent un effet d’ de leur rythme de travail. Le doute s’installe alors sur la du récit, raccourcie par des temporelles.
En une minute de , on passe d’un muret encore élevé, au même muret nettement réduit. Quant à du récit, il est perturbé par les gros plans de rondins de bois : il semble en effet que l’on voit toujours le même rondin pris sous différents et que ces plans de moins en moins avec les plans plus sur le reste du décor. Cette représentation elliptique et d’une même action se substitue à un suivi complet et de la déconstruction du muret.

Au fil de la séquence les temporelles sont de plus en plus et soulignées par des visuelles très marquées, qui « balayent l’image » : des (de droite à puis de à ) introduisent des sauts dans un proche (autrement appelés ), le plan d’un champ non clôturé avec un plan du même champ par une clôture. Puis, quand on revoit des plans de scie, l’ordre de la séquence se brouille davantage à la faveur d’un montage qui rapproche deux temps non  : les transformations du terrain des deux frères et le mouvement de la scie. Ce montage instaure entre les plans un rapport de – l’action de scier – à - les champs divisés.
Le entre les champs et la finit par donner l’impression que cette dernière littéralement le terrain des deux frères. Cette mise en parallèle amplifie les jeux d’ formels développés tout au long de la séquence, notamment les orientations opposées (diagonales, verticales, horizontales) des différentes compositions. Ces jeux sur la segmentation ressortent davantage sous l’effet d’une du rythme du montage.

Ainsi, le morcellement en cours contamine le montage lui-même et semble donner à l’espace et au une dimension kaléidoscopique : plus le du montage s’accélère, plus le récit est et l’espace . L’aboutissement de ce processus sera la totale des deux frères, déjà en partie isolés par le et le , mais qui restaient encore liés l’un à l’autre par la scie.

À l’outil se substituent les barrières : des plans des clôtures entre les plans des deux hommes, suivant un déroulement du non seulement mais aussi symbolique. Qu’est-ce qui permet de raccorder le plan du frère seul et celui de l’autre frère entouré de sa famille ? Peut-être le , mais aucun élément du ne prouve qu’il y a encore un lien spatial entre eux.

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